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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 09:24

Bonjour,

 

Je profite aujourd'hui de ce blog pour vous présenter un auteur pour lequel j'ai la plus grande des admirations : Eric Miles Williamson. Un auteur que je place dans la catégorie des "grands vivants", aux côtés d'Hilsenrath ou de Pedro Juan Guttierez. Pourquoi parler ici de Williamson plutôt que des deux autres ? Si je vous dis que ce dernier est né à Sacramento, qu'il a fait ses études à San Leandro, joué dans des bars à San Francisco, écrit des histoires qui se situent à Oakland ou dans Bay City, les fidèles de Campus auront vite compris où je veux en venir. Avant de présenter les oeuvres de Williamson et, surtout, de présenter quelques pistes pour les utiliser dans Campus, traçons rapidement un portrait de l'homme.

 

Eric Miles Williamson

Né à Sacramento en 1961, Williamson a étudié à San Leandro, dans la banlieue d'Oakland et San Francisco. Très jeune, il joue de la trompette dans des "bands", ce qui l'amène à fréquenter des lieux et des populations variées. L'homme n'a pas une trajectoire simple. Il travaille pendant plusieurs années sur des chantiers avant de reprendre ses études, de se faire un nom comme écrivain et d'entreprendre une carrière universitaire. Son premier roman, Bienvenue à Oakland, paru en 1999 est un gros succès. En 2006, il publie Noir Béton.

L'écriture de Williamson est un ravissement. L'homme manie la grossièreté avec un lyrisme rare, transforme les situations les plus sordides en shoots de pure poésie. Williamson va loin, très loin dans le trash. A ses côtés, Bukovski ressemble à un lutin joyeux au pays de Oui-Oui. Noires et désespérantes, les histoires qu'il met en scène sont peuplées d'âmes errantes. Mais une grande humanité irradie les portraits qu'il brosse des exclus de la société.

 

williamson.jpg

 

Bienvenue à Oakland

Résumé

Paru en 1999, Bienvenue à Oakland met en scène T-Bird Murphy, un jeune paumé de la ville d'Oakland. Le garçon qui squatte un box de parking quand il ne dort pas dans sa voiture, a grandi dans les ghettos. Racisme, violence, misère sociale et déchirements familiaux sordides forment son paysage. Son seul plaisir, c'est de bricoler sa caisse et de traîner avec un groupe de motards auxquels il voue une grande admiration.

 

Les premières lignes

"Rien ne me rend plus heureux que de vivre dans un trou, et je dois dire que j'ai vécu dans des sacrés trous de merde.
J'ai vécu dans des cabanons de jardin qui puaient l'engrais et la tondeuse à essence, dans des entrepôts de matériaux de construction où j'inhalais des gaz d'échappement à longueur de nuit, dans des box soi-disant aménagés mais qui en fait ne l'étaient pas, avec sol en béton et établis branlants contre les murs, dans des relents de pisse de chat et d'opossums crevés. Ou alors, quand je trouvais où me garer sans avoir à me soucier des flics, des voisins, des commerçants et des veilleurs de nuit, je pionçais à l'arrière de mon break."

 

Quelle utilité pour jouer à Campus ?

Bienvenue à Oakland vous fait rentrer dans l'univers d'Oakland, une ville sinistré par le chômage et la ségrégation urbaine. Le roman vous fournit une trame de fond solide pour y faire jouer des aventures mais aussi de nombreux portraits de personnages déjantés. L'ex-marine est par exemple un modèle du genre, une sorte de Rambo dément parfaitement adapté au ton de Campus. Le gang des bikers peut aussi être mis en scène soit comme groupe pour les personnages soit comme adversaires.

 

oakland.jpg

 

 

Noir Béton

Résumé

Quand Williamson parle de la gunite, il sait de quoi il parle. Mais vous, peut-être que la gunite ça ne vous parle pas. Moi en tous cas, j'ignorais tout en la matière avant de lire Noir Béton. Le roman vous plonge dans la vie d'une équipe travaillant dans le gros oeuvre des bâtiments. On suit les pérégrinations de Broadstreet et de Rex, personnage énigmatique et flippant. D'abord basé à San Francisco, le groupe s'occupe ensuite d'un chantiers dans l'intérieur de la Californie.

 

Extrait

"Combien de doigts, pense Broadstreet. Combien de doigts, combien d’orteils, combien de sang dans le béton de la ville ? Combien de corps fossilisés dans les soubassements des tours de béton, dans les piliers des ponts, dans les murs des barrages ? Leurs cris pétrifiés, leurs bras et leurs jambes éternellement pétrifiés. Quand le tremblement de terre se produira, ils seront libérés. Ca fera autant de squelettes protégés par des casques, espérant qu’il s’agit du Jugement dernier. Ce ne sera pas le cas."

 

Quelle utilité pour jouer à Campus ?

Comme pour Bienvenue à Oakland, vous ne trouverez pas dans Noir Béton une trame romanesque à retranscrire dans une partie. Le livre peut par contre servir de base pour une aventure qui amènerait les PJ à fréquenter le monde du bâtiment, par exemple dans le cadre d'une enquête (une entreprise spécialisée dans les fondations pourrait servir de paravent à l'élimination de cadavres). Comme son prédécesseur, il vous livre une belle galerie de PJ. Mention spéciale en la matière à Colby Root, le contre-maître illuminé.

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